dimanche 24 janvier 2016

nouvel extrait du vol 2 bientôt terminé .

voici un extrait que je suis heureux d'avoir réussi à boucler . dans l'avant dernier chapitre du volume 2. des Loups dans la bergerie.
une parenthèse qui va sans doute être appréciée ou détestée .
mon jugement de garçon sensible à ce sujet restera inchangé.
je vous le livre brut , avant correction . (merci de me signaler des fautes) ;-)

nous sommes le 25 décembre 1988.
 
   " Mon gentil Pierre m’avait préparé un bel accueil, lui aussi. Un dîner de Noël aux chandelles était apprêté devant le coin cuisine. Une odeur de crustacés au four embaumait tant, qu’un haut-le-cœur me rappela que j’avais déjà trop mangé à midi. Il s’affairait à demi-nu dans son mini slip qui lui moulait si bien ses belles fesses rondes. Mon nouveau sac de sport qui débordait de paquets attira sa curiosité, et il me félicita d’avoir une belle et grande famille généreuse.

    Il avait de son côté, passé quelques heures chez sa mère âgée, seule et fatiguée. Quelques heures de réconfort autour de leurs souvenirs heureux sans repas gargantuesque ni petits paquets, avait constitué pour eux une belle journée heureuse. Il avait ensuite fui la maison familiale à l’arrivée d’une sœur malgracieuse affublée d’une tribu de gamins insupportables. Les yeux rieurs de cette vieille maman s’assombrirent aussitôt en regard de détresse résigné : «  Ne me laisse pas seule avec eux ! » , mais elle resta digne et en apparence, impartiale.

    C’est un point commun à de nombreux gays ça : le lien maternel. Un affectif protecteur dans les deux sens, et une bienveillance réciproque sans faille pour veiller l’un sur l’autre et qui s’amplifie avec le temps et l’âge croissant. C’est un grand mystère insoupçonné pour les autres : des enfants mariés et eux même parents, continuent de ne voir leurs parents que comme des soutiens matériels, psychologiques et financiers, alors qu’au contraire ils devraient les ménager. Ne pas déverser sur eux leurs tracas de couples, de mauvaises gestions bancaires ou d’éducations des enfants. Ils ont déjà eu leurs lots de soucis tout au long de leurs vies, et aspirent à une retraite heureuse. Je savoure, entre parenthèse, la truculente tirade de Maria Pacôme dans « la crise » en écrivant ceci. Mes petits poussins ! Quel chef d’œuvre !

    Cet étrange lien mère/fils gay porte un nom qu’il faudrait inventer : un savant mix d’amour, de respect mutuel et de gratitude sans concessions. Je ne l’avais pas complètement identifié à cette époque-là car en absence de coming-out, celui-ci restait latent. Mon éloignement géographique, et les voyages en bateau avait un peu faussé le mien, qui restait un contact téléphonique classique. Pierre en faisait une priorité, car sa mère affaiblie par l’âge et son isolement dans ce hameau du centre-Var, avait plus besoin d’un soutien désintéressé au quotidien, que de visites occasionnelles d’enfants et petits-enfants gesticulants qu’elle ne voyait que pour réclamer des cadeaux d’anniversaires ou de Noël. Nous étions, lui et moi, bien en phase sur ce point évident de savoir vivre. "

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